Au carrefour de la rue Bougault, de la montée de la croix blanche et de la rue de la Balme se trouve un rond-point où trône une croix, c’est la Croix Blanche dite croix du Jubilé. Cette croix est en pierre bouchardée (pierre calcaire que l’on peut supposer extraite du Vercors.) En 2003, la municipalité de Claix décide d’améliorer le carrefour, crée un rond-point et y place la croix qui fut , à cette occasion, restaurée.
Mais quelle est l’origine de cette croix et pourquoi « Croix du Jubilé » ? Sur une plaque, au pied de la croix, on peut lire  : «Souvenir du Jubilé de Claix 1 870 »
Certes les croix dites « de Jubilé » furent nombreuses au XIXème siècle, chaque paroisse désirant laisser une trace d’une année jubilaire, à Claix, comme ailleurs ! Peut-être serait-il utile de revenir sur le mot Jubilé.
« Ce mot est dérivé de l’hébreu, le yobel est la trompe qui annonce, dans tout le pays, que l’année jubilaire commence. Cette année-là les dettes doivent être remises. C’est l’année d’un nouveau départ. On comprend pourquoi le mot de « jubilé » est associé à la joie ; c’est la joie de la libération.
Périodiquement, à partir de l’an 1 300, les papes ont proclamé une année sainte, un jubilé, au cours de laquelle les chrétiens pouvaient obtenir la remise de toute peine liée à leurs péchés : c’est l’indulgence. La périodicité des années saintes fut, au début, de 50 ans comme aux temps bibliques, puis de 25 ans. Mais en plus des jubilés réguliers, les papes peuvent déclarer des jubilés extraordinaires.
» (Extrait d’un écrit de Mgr Perrin, évêque de Tarbes et Lourdes - blog Lourdes 2008)

Dans « la Semaine religieuse du diocèse de Grenoble », hebdomadaire à l’usage des paroissiens, le jeudi 5 Juin 1869, on peut lire : « Mandement de Mgr Ginalhiac, évêque de Grenoble au clergé et aux fidèles de notre diocèse, portant publication des lettres apostoliques du 11 Avril qui annoncent et accordent une indulgence plénière en forme de JUBILE qui doit s’étendre du 1er Juin jusqu’à la clôture du prochain concile œcuménique. Donné à Grenoble le 25 Mai 1869. »
Il est aisé, alors, de comprendre l’inscription portée sur le socle de la croix. Les paroissiens de Claix, soucieux de marquer leur attachement aux décisions papales et désirant obtenir l’indulgence plénière attachée à cette année sainte, ont donc décidé de faire construire une croix. Une souscription va permettre la réalisation de l’édifice. Il était courant de faire appel à la générosité des paroissiens. Un marbrier du nom de Louvat sera chargé de la construction et un emplacement stratégique est choisi puisqu’il s’agit du carrefour de l’axe majeur qui reliait le bourg à la Balme ou au Pont Rouge, voie alors appelé « chemin public tendant du pont de Claix au bourg ». En effet ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard que fut créée l’avenue de Belledonne pour permettre la construction du tramway qui desservait alors Claix.
Mais revenons à cette année 1870. La France est en pleine guerre contre l’Allemagne. A Claix le maire, désigné par le préfet, est Jean Bailly depuis octobre 1865. Il sera remplacé par Michel Perron le 1er Octobre 1870, lui aussi désigné par le préfet puisqu’il faudra attendre 1871 pour que les maires soient élus. La fanfare « Les vignerons de Claix » peut fêter sa première année d’existence. Et, le jour du 15 Août, la paroisse de Claix est en fête ! Voici le récit de cette journée relevé dans « La semaine religieuse du diocèse de Grenoble » en date du jeudi 1er Septembre 1870.